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XXV

Le premier sentiment qu’éprouva Nekhludov quand il s’éveilla le lendemain fut l’impression d’avoir commis la veille quelque vilenie. Il rassembla ses souvenirs : il n’avait commis aucun acte mauvais, aucune vilenie, mais il avait eu des pensées mauvaises se rapportant à ses intentions actuelles, à son mariage avec Katucha, à l’abandon de ses terres aux paysans : tout cela n’était que rêves irréalisables ; il ne pourrait dominer cette situation ; tout cela était faux, artificiel, et il devait vivre comme il avait vécu. Ce n’était point là de mauvais actes ; c’était beaucoup pire : les pensées qui engendrent tous les actes mauvais.

On peut ne pas répéter un acte mauvais, s’en repentir, mais les pensées mauvaises engendrent les actes mauvais.

Un acte mauvais ouvre simplement la voie à