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résolut de passer le lendemain même chez Bogatyrev, de suivre son conseil, et de voir le personnage de qui dépendait l’affaire des sectaires.

Pour l’instant, tirant de son portefeuille leur requête, il s’apprêtait à la relire quand un valet de chambre lui transmit, de la part de la comtesse Catherine Ivanovna, l’invitation à prendre le thé.

Nekhludov répondit qu’il allait venir ; il plaça le papier dans sa serviette et monta chez sa tante. En s’y rendant, il aperçut, par la fenêtre, la paire d’alezans de Mariette, et soudain il se sentit le cœur plein de joie, et eut envie de sourire.

Mariette, cette fois en chapeau clair, et vêtue non plus en noir mais d’une robe claire, était assise, une tasse à la main, près du fauteuil de la comtesse. Elle narrait quelque chose et ses beaux yeux rieurs brillaient. Juste au moment où Nekhludov entrait au salon, Mariette venait de raconter quelque chose de si drôle et de si inconvenant — Nekhludov le devina à sa façon de rire — que le gros corps de la bonne comtesse moustachue Catherine Ivanovna, était tout tressautant, tandis que Mariette mischievous, sa bouche rieuse légèrement de travers, sa tête énergique et joyeuse, un peu inclinée de côté, regardait son amie sans rien dire.

À certains mots, Nekhludov comprit qu’elles parlaient de la seconde nouvelle de Pétersbourg,