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Nekhludov soupira.

— C’est étrange, murmura-t-il.

— D’ailleurs nous en recauserons, reprit Sélénine. Je viens, dit-il à l’huissier qui s’était approché de lui d’un air respectueux. Il faut absolument nous revoir, ajouta-t-il en soupirant. Mais quand te rencontrer ? Moi, tu me trouveras toujours à l’heure du dîner, à sept heures, rue Nadejdinskaia. Il lui indiqua le numéro.

— Ah ! combien d’eau a coulé sous les ponts depuis ! dit-il en s’éloignant et souriant seulement des lèvres.

— Je viendrai si j’en ai le temps, dit Nekhludov, en sentant que Sélénine, l’ami jadis si intime, devenait pour lui, après ce bref entretien, étranger, incompréhensible, presque hostile.