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Devant le perron stationnait une paire de chevaux anglais harnachés et attelés, et le cocher, en livrée, l’air grave et digne, le fouet à la main, ressemblait à un Anglais avec ses favoris à mi-hauteur des joues.

Un portier en uniforme, extraordinairement propre, ouvrit la porte du vestibule où se tenait un valet de pied aux splendides favoris, en livrée galonnée encore plus propre, et un planton de service en uniforme neuf.

— Le général ne reçoit pas. La générale non plus, elle va sortir.

Nekhludov remit la lettre de la comtesse Catherine Ivanovna, tira de son portefeuille une carte de visite et s’approcha d’une petite table où se trouvait un registre pour inscrire les noms des visiteurs. Il se disposait à écrire qu’il regrettait beaucoup de ne pas les trouver à la maison, quand le valet s’approcha de l’escalier et que le portier s’élança vers le perron en criant : « Avancez ! » tandis que le planton, se raidissant, les mains à la couture de son pantalon, suivait des yeux une femme, petite et mince, qui descendait l’escalier d’un pas rapide, contrastant avec l’importance de son rang.

Mariette, coiffée d’un grand chapeau à plumes, était en robe et pèlerine noires ; elle portait des gants noirs, neufs, et son visage était couvert d’une voilette. À la vue de Nekhludov, elle sou-