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col ou à son pantalon, et à son habit de nouveaux rubans et des étoiles d’émail. Et cela valait au comte Ivan Mikhaïlovitch des relations très étendues.

Le comte Ivan Mikhaïlovitch écouta Nekhludov comme il écoutait les rapports de son chef de cabinet, puis il lui dit qu’il allait lui donner deux lettres de recommandation, dont l’une pour le sénateur Wolff, du département de cassation.

— On dit bien des choses sur son compte, remarqua-t-il, mais dans tous les cas, c’est un homme comme il faut. Il est mon obligé et fera tout ce qu’il pourra.

La seconde lettre était pour un membre influent de la commission des grâces. L’affaire de Fédosia Birukov, telle que la lui avait présentée Nekhludov, l’avait fort intéressé. Nekhludov lui ayant dit qu’il voulait écrire à l’Impératrice, il convint que c’était, en effet, une affaire très touchante, et, qu’au cas échéant, on pourrait en parler là-bas ; mais qu’il ne pouvait rien promettre : la requête devait suivre la filière. Il ajouta, après un instant de réflexion, que si on l’invitait un jeudi en petit comité, il raconterait peut-être cette affaire.

Muni des deux lettres du comte et d’un mot de sa tante pour Mariette, Nekhludov partit aussitôt pour ces diverses courses.

Il commença par Mariette. Il l’avait connue fillette, de famille aristocratique peu fortunée, et il