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ficat d’inscription. Faut pas beaucoup d’intelligence pour cela.

MATRIONA

Écoute donc ce qu’Ivan Mosieitch dit encore. — Surtout, qu’il dit, ma tante, fais attention de ne pas laisser échapper l’argent. Si elle ne l’attrape pas, la maison sera fermée pour le mari. L’argent est le nerf de tout. Fais donc attention, mon fils, c’est bientôt le moment.

NIKITA

Qu’est-ce que cela me fait ? L’argent est à elle. Qu’elle s’arrange !

MATRIONA

Eh ! mon fils, comme tu raisonnes ! Est-ce qu’une femme sait s’arranger ? Quand même elle prendrait l’argent, elle ne saurait qu’en faire ! Une femme, c’est connu ! Toi, tu es un homme, tu peux le cacher, etc… Tu sauras mieux te retourner, s’il arrive quelque chose.

NIKITA

Vos projets, à vous autres femmes, ne sont pas raisonnables du tout.

MATRIONA

Pourquoi donc, pas raisonnables ? Fais main basse sur l’argent et tu tiendras la femme ; si jamais elle s’avise de rechigner, tu auras de quoi la mater !

NIKITA

Laisse-moi tranquille, je m’en vais !