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constructions d’Athènes, les psaumes de David, les messes, c’est l’art ; mais l’étude du corps sous la quatrième dimension et l’étude des tables des combinaisons chimiques, ne furent jamais et ne seront pas la science. La théologie et la jurisprudence occupent en notre temps la place de la vraie science et du vrai art. La place du vrai art est occupée par les rites de l’Église et du gouvernement auxquels personne ne croit, que personne n’envisage sérieusement. Ce qu’on appelle chez nous science et art, c’est le produit de l’esprit et du sentiment oisifs dont le but est de chatouiller les mêmes esprits et sentiments oisifs et qui ne sont pas compris du peuple et ne lui disent rien, parce qu’ils n’ont pas en vue son bien.

Depuis que nous connaissons la vie des hommes nous trouvons toujours et partout la doctrine dominante qui s’appelle faussement la science et qui ne montre pas aux hommes le sens de la vie, mais l’obscurcit.

C’était ainsi chez les Égyptiens, chez les Indous, chez les Chinois et en partie chez les Grecs (Sophistes), ensuite chez les mystiques, les gnostiques, les cabbalistes ; au moyen âge, les théologiens, les scolastiques, les alchimistes, et ainsi et partout jusqu’à nos jours.

Quel bonheur particulier de vivre dans ce temps où cette activité spirituelle qui s’appelle la science non seulement ne s’égare pas mais se trouve,