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toujours, jusqu’à présent, dans la société humaine sortie de l’état primitif, sauvage.

Depuis que l’humanité existe, toujours ont surgi, chez tous les peuples, des docteurs qui font la science dans ce sens étroit, la science de ce qu’il est à l’homme le plus nécessaire de connaître. Cette science eut toujours pour objet la connaissance de la destination, par suite du vrai bien de chaque homme et de tous les hommes. Et cette science était précisément le fil conducteur qui définissait l’importance de toutes les autres sciences et de leur expression, l’art.

Les sciences et les arts qui collaborent et s’approchent le plus près de la science fondamentale, celle qui a pour but le bien de tous les hommes, devenaient plus importantes dans l’opinion générale et vice-versa.

Telle était la science de Confucius, de Bouddha, de Moïse, de Socrate, de Christ, de Mahomet, cette science que comprirent et comprennent tous les hommes excepté ceux de notre caste, appelés gens instruits. Une telle science non seulement occupa toujours une place prépondérante, mais fut la seule qui définit l’importance des autres.

La cause n’en était pas du tout, comme le pensent les pseudo-savants de notre temps, que les trompeurs, les pontifes, les professeurs de cette science lui attribuaient cette importance, mais qu’en effet, comme chacun peut le savoir par l’ex-