Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roirs sphériques, souvent une orangerie, des serres, toujours d’une architecture prétentieuse, de grandes écuries. On peint tout à l’huile, de cette huile qui manque dans le gruau des vieillards et des enfants. Si un homme a assez de moyens, il s’installe dans une maison pareille, sinon, il en loue une semblable. Mais quelque pauvre et libéral que soit un homme de notre monde qui s’installe à la campagne, il habite une maison dont la construction et l’entretien occupent des dizaines d’ouvriers qui n’ont pas le temps de récolter le blé pour se nourrir.

Ici on ne peut dire que les fabriques existent et qu’il est indifférent d’en profiter ou non. Ici on ne peut dire qu’on nourrit des mains oisives. Ici nous installons nous-mêmes des fabriques d’objets qui nous sont nécessaires, nous profitons directement de la misère de ceux qui nous entourent, nous les arrachons au travail nécessaire pour eux, pour nous et pour tous ; et ainsi nous dépravons les uns et perdons la vie et la santé des autres.

Par exemple, une famille intelligente, honnête de nobles ou de fonctionnaires vit à la campagne. Tous les membres de cette famille et les invités se réunissent à la mi-juin, parce que jusqu’à ce moment, il y a l’école et les examens, aussi ils s’y réunissent à l’époque de la fenaison et y restent jusqu’en septembre, jusqu’à la récolte et les semailles. Les membres de cette famille (comme presque tous les gens de ce cercle) ont vécu à la