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(Genèse, v. 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26.)

Auparavant, Pharaon, pour jouir du travail des hommes, avait besoin de les obliger par force de travailler pour lui ; ensuite, quand les réserves et les terres furent à Pharaon, il lui fallait seulement garder les réserves par la force, et au moyen de la famine il pouvait forcer à travailler pour lui.

Toute la terre est à Pharaon et les réserves aussi (la dîme perçue). C’est pourquoi, au lieu de pousser chacun, par l’épée, au travail, il faut seulement garder par force les réserves, et les hommes ne seront plus asservis par l’épée mais par la famine.

Dans l’année de disette tous peuvent mourir de faim si le Pharaon le désire, dans l’année d’abondance, il peut tuer tous ceux qui, par un hasard malheureux, n’ont pas de dépôt de blé.

Ainsi s’établit le deuxième moyen d’asservissement, non avec l’épée, c’est-à-dire : le fort ne pousse pas le faible au travail par les menaces de mort mais il accapare les réserves et les garde avec l’épée, en forçant le faible à travailler pour se nourrir. Joseph dit aux affamés : Je puis vous laisser mourir de faim parce que le pain est à moi, mais je vous gracie à cette condition, qu’en échange du pain que je vous donnerai, vous ferez tout ce que je vous ordonnerai.

Pour le premier moyen d’asservissement, les forts n’ont besoin que d’avoir des soldats qui ail-