Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Ensuite tout le pays d’Égypte fut affamé ; et le peuple cria à Pharaon pour avoir du pain. Et Pharaon répondit à tous les Égyptiens : allez à Joseph et faites ce qu’il vous dira.

» La famine, donc, était dans tout le pays. Joseph ouvrit tous les greniers qui étaient chez les Égyptiens et il leur distribua du blé. Et la famine augmenta au pays d’Égypte.

» On venait aussi de tous pays en Égypte vers Joseph pour acheter du blé ; car la famine était fort grande par toute la terre ».

(Genèse. Chapitre xli, v. 48, 49, 53, 54, 55, 56, 57.)

Joseph, profitant du droit primitif de l’asservissement, — la menace par l’épée, — durant les années d’abondance accapare le blé en attendant les années mauvaises qui, généralement, suivent les bonnes, ce que sait chacun sans les rêves de Pharaon, et par la famine il asservit plus fortement et plus commodément pour le Pharaon, les Égyptiens et tous les habitants des pays voisins. Quand le peuple commence à sentir la faim, Joseph s’arrange de façon à toujours tenir le peuple en son pouvoir par la famine. Cela est décrit au chapitre xlvii.

« Or il n’y avait point de pain dans tout le pays, car la famine était très grande ; et le pays d’Égypte et le pays de Canaan ne savaient que faire à cause de la famine.

» Et Joseph amassa tout l’argent qu’on trouva