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est nécessaire que pour cela. Quant à l’opprimé, celui à qui l’on prend le travail, l’argent ne peut être nécessaire ni pour l’échange, car il peut faire l’échange sans argent comme le firent les peuples qui n’avaient pas de gouvernement, ni pour fixer la mesure de la valeur, car cette fixation se fait en dehors de lui, ni pour l’économie parce que celui à qui l’on prend le produit de son travail ne peut économiser, ni pour le paiement parce que l’opprimé a plus à payer qu’à recevoir et les paiements lui sont faits non en argent mais en marchandise. Soit qu’un ouvrier prenne pour son travail quelque chose de la boutique du patron ou qu’il achète avec tout son salaire les objets de première nécessité dans une boutique étrangère, on lui demande de l’argent et on lui dit que s’il ne paie pas, il ne recevra ni terre, ni pain ; ou bien on lui prendra sa vache, sa maison, on le forcera à travailler, sinon, on le mettra en prison.

Il ne peut se délivrer qu’ainsi : il vendra les produits de son travail aux prix établis, non par l’échange régulier, mais par le pouvoir qui demande de lui de l’argent.

Dans ces conditions de l’influence des tributs ou impôts sur des valeurs qui se répètent toujours et partout — chez le propriétaire, sur une petite échelle, et dans les États, en de grandes proportions, — dans ces conditions où les causes de la variation des valeurs sont aussi évidentes qu’est évident pour