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nécessité de faire des dons à leurs auxiliaires. Tous les gouvernements sont toujours endettés, et même le voudraient-ils, qu’ils ne pourraient pas ne pas réaliser ce principe exprimé par un homme d’État russe du dix-septième siècle : qu’il faut tondre un paysan et ne pas laisser trop pousser la laine.

Tous les gouvernements sont endettés et cette dette, en général, (sauf une régression due au hasard, en Angleterre et en Amérique) croît chaque année en progression effrayante. De même croissent les budgets, c’est-à-dire la nécessité de lutter avec les autres violateurs et de donner des cadeaux, en terre ou en argent, aux auxiliaires de la violence. La rente foncière croît par la même raison. Si le salaire ne croît pas, ce n’est pas à cause de la loi de la rente, mais parce qu’existent le tribut à l’État et l’impôt foncier exigés par la violence et dont le but est de prendre aux hommes tout leur superflu, si bien que pour satisfaire à cette exigence, ils doivent vendre leur travail, parce que la jouissance de ce travail est le but des impôts. Mais la jouissance du travail n’est possible que quand la masse demande plus d’argent que n’en peuvent donner les ouvriers sans se priver de nourriture. L’élévation du salaire détruirait la possibilité de l’esclavage, c’est pourquoi, tant qu’il y a la violence, il ne peut augmenter. Les économistes appellent la loi de fer, cette action simple et compréhensible des uns sur les