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presque pas de marchandises, sauf quelques tissus et objets métalliques, et maintenant, à cause de l’affranchissement de la douane pour les plus riches Européens, à cause de la Société polynésienne, le revenu du roi Kakabo était devenu très minime, et il devait songer à l’augmenter. Alors Kakabo se mit à consulter ses amis blancs sur les moyens de parer au malheur et il reçut d’eux le conseil d’introduire le premier impôt direct dans le pays, et, probablement pour se donner moins de peine, sous forme d’impôt d’argent. L’impôt fut établi sous forme de capitation générale à raison d’une livre sterling par homme et quatre schellings par femme, dans toutes les îles.

Comme nous l’avons déjà dit, même jusqu’ici, l’économie politique naturelle et l’échange existent aux îles Fidji. Parmi les indigènes, très peu ont de l’argent. Leur richesse consiste exclusivement en divers produits bruts et en troupeaux, mais pas en argent. Cependant le nouvel impôt, coûte que coûte, exigeait de l’argent à une certaine époque ; et pour l’indigène ayant de la famille, c’était une somme très considérable. Jusqu’alors l’indigène n’était habitué à aucune charge individuelle au profit du gouvernement, sauf la corvée. Tous les impôts étaient payés par les communes et les villages auxquels ils appartenaient, et des champs communs dont il recevait son revenu principal.

Il ne leur restait qu’une seule issue : chercher