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Voici le raisonnement que fait l’Église au sujet de ce mot[1] :

Et moi je vous dis : Christ, législateur omnipuissant, parle ici, comme en d’autres passages, comme quelqu’un qui a le pouvoir et non comme les scribes et les pharisiens. (Matthieu, v. 29.)

Celui qui se met en colère en vain. Il y a la colère pour ainsi dire légitime, juste, quand elle est tournée contre le péché, contre le crime, quand elle provient du zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut du prochain. Dieu lui-même se met en colère contre les pécheurs. Christ regarde avec colère les pharisiens, les hypocrites. (Marc, iii, 5). Ce n’est pas d’une colère pareille qu’on parle ici, mais de la colère sans cause, vaine, orgueilleuse ; de la colère non basée sur l’amour de la vérité et de la vertu. Si quelqu’un se fâche justement, celui-là ne sera point condamné. (Théophilacte.)

Cette addition est remarquable comme exemple de ces déformations qu’a subies l’Évangile.

3) Raca, mot chaldéen, indiquant le mépris. Il peut se traduire par canaille, rebut de la société.

4) Le conseil, tribunal particulier, qui, presque toujours, condamnait à mort.

5) « Dans la géhenne du feu ». C’était la vallée dans laquelle se faisaient les sacrifices à Moloch, et où l’on brûlait les hommes. « Jeter dans la géhenne » veut dire, « brûler ».


Tout ce passage, commencé par l’exemple de la

  1. Interprétation de l’Évangile par l’archevêque Mikhaïl, p. 79.