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livres (nous sommes persuadé que c’est cela surtout qui a amené les Églises à la proposition des choses incompréhensibles) ; il faut seulement chercher dans ces quatre livres, qui contiennent, de l’avis même de l’Église, la révélation la plus essentielle, les bases principales de la doctrine, abstraction faite de ce que contiennent les autres livres. Et si j’agis ainsi c’est que j’ai peur des erreurs des autres livres, dont on trouve un exemple si frappant et si évident.

Je chercherai dans ces livres : 1o ce qui m’est compréhensible ; car nul ne peut croire ce qu’il ne comprend pas, et la connaissance de l’incompréhensible équivaut à l’ignorance ; 2o ce qui répond à mes questions : Qui suis-je ? et qu’est-ce que Dieu ? 3o Quelle est la base principale et unique de toute la révélation.

Je lirai les passages incompréhensibles, obscurs, et demi-compréhensibles, non suivant mon désir, mais de la façon dont ils sont le plus d’accord avec les passages tout à fait clairs et se réunissent en une seule base.

En lisant et relisant de cette façon l’Écriture sainte et les commentaires dont elle a été l’objet, je suis arrivé à cette conclusion que toute la tradition chrétienne se trouve dans les quatre Évangiles ; que les livres de l’Ancien Testament ne peuvent servir qu’à expliquer la forme qu’a choisie la doctrine du Christ ; qu’ils ne peuvent qu’obs-