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sions ; les contradictions masquées par les mots qui n’expliquent rien ; le rapetissement du sujet, réduit aux proportions les plus mesquines ; le mépris des exigences de la raison ; la tendance perpétuelle à coordonner par un artifice extérieur, purement verbal, les raisonnements les plus divers sur Dieu, en commençant par Abraham jusqu’aux Pères de l’Église ; et le désir de fonder toutes les preuves sur cette seule tradition. Mais dans cette section, d’où le bon sens est banni si évidemment (dès les premières propositions se rapportant à Dieu, quand on commence à définir les attributs de Dieu), dans cette section il y a un nouveau trait caractéristique : le choix des mots, qui, sans nul doute, ne signifient plus rien pour l’auteur. Il est évident qu’ici, les paroles n’ont plus aucun rapport avec la pensée, et ne suggèrent aucune idée. Longtemps j’ai fait des efforts inouïs pour comprendre ce que l’auteur entendait, par exemple, sous les divers attributs spirituels, les différences des attributs, l’intelligence et la volonté de Dieu, et je n’ai pu y parvenir, et j’ai acquis la conviction que l’auteur se propose seulement d’unir d’une façon superficielle tous les textes, et que pour lui-même, il n’existe pas de lien raisonnable entre ses propres paroles.

Le § 22 parle de ce qui se présente involontairement à chacun, quand on lui énumère les attributs de Dieu incompréhensible. Quiconque croit en