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De nouveau, pour me révéler la vérité, on m’introduit dans la discussion. On m’expose les opinions des uns et des autres, qui tous étaient dans l’erreur. Quant à l’Église orthodoxe :


« Évitant avec le plus grand soin toutes ces subtilités, elle s’en tint toujours et s’en tient encore exclusivement à ce que Dieu daigne lui faire connaître à son sujet dans sa révélation. Elle n’a point la prétention de définir l’essence de Dieu, qu’elle reconnaît incompréhensible, et par conséquent aussi indéfinissable dans le sens rigoureux de ce mot. Cependant comme elle désire donner à ses enfants une idée de Dieu aussi juste, aussi exacte et aussi intelligible que possible, voici ce qu’elle dit à son sujet : « Dieu est un esprit éternel, tout bon, omniscient, très juste, tout puissant, présent partout, immuable, souverainement heureux. » Ici, elle nous montre : 1o l’essence (ou la nature, la substance) incompréhensible de Dieu, autant du moins qu’elle peut être actuellement à la portée de notre raison, et 2o les qualités ou perfections essentielles, qui distinguent cette essence, ou plus exactement qui distinguent Dieu lui-même de tous les autres êtres » (p. 117, 118).


L’essence, la nature, la personnalité de Dieu nous sont désignées. De même les propriétés par lesquelles Dieu se distingue des autres êtres. Mais de quoi parlons-nous ? De Dieu, être limité quelconque, ou de Dieu ? Comment Dieu peut-il se distinguer des autres êtres ? Comment pouvons-nous distinguer en lui la nature et les propriétés ? Il est incompréhensible, supérieur, plus parfait que tout.