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cela, on m’a amené dans le champ des conceptions les plus bizarres sur Dieu, et pour comble on m’a donné les preuves de l’unité de Dieu, les citations de l’Ancien Testament, qui prouvent évidemment le contraire de ce qu’elles veulent démontrer. Pour confirmer ces paroles sacrilèges sur Dieu, on m’a dit que la pluralité du nombre est une allusion à la Sainte-Trinité ; c’est-à-dire que les dieux, comme sur l’Olympe étaient assis et se disaient : « Allons, créons. » On est tenté d’abandonner tout, de s’arracher à cette lecture profane, source d’une indignation irrésistible. Mais la question est trop importante. C’est cette doctrine de l’Église, en laquelle croit le peuple, et qui lui donne le sens de sa vie. Il faut aller plus loin.

Plus loin, ce sont les preuves de l’unité divine tirées du Nouveau Testament. De nouveau l’on s’évertue à prouver ce qu’il est inutile de prouver, ce qu’on ne peut prouver : et de nouveau c’est la conception de Dieu ravalée, c’est la mauvaise foi des procédés.

Comme preuve de l’unité de Dieu, on cite les passages suivants :

« Notre Sauveur lui-même, à cette question d’un docteur de la loi « Quel est le premier de tous les commandements ? » répondit : « Voici le premier de tous les commandements : Écoutez Israël : le Seigneur notre Dieu est le seul Dieu (Marc, xii, 28-29) ».

L’auteur a oublié que c’est simplement la répé-