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puis nous autres, qui sommes vivants, serons changés » (i Thess., iv, 16, 17 ; i Cor. xv, 52) (p. 744).

Autrement dit : d’abord, tous les morts ressusciteront ; ensuite, les vivants se transformeront. Il est prouvé par la sainte Écriture que la résurrection des morts aura lieu réellement, et que la possibilité de cette résurrection ne saurait être mise en doute. Cela est prouvé de la façon suivante :

Dans le monde, en général, rien n’est anéanti et ne disparaît, mais que tout reste intégralement au pouvoir et en la main du Tout-Puissant ; que c’est pour nous seulement que nos corps cessent d’exister à la mort ; qu’ils se conservent pour Dieu, qui connaît parfaitement les moindres parcelles de chaque corps privé de vie, fussent-elles dispensées partout et eussent-elles été agrégées à d’autres corps, et qui a toujours le pouvoir de réunir ces parcelles dans leur organisme primitif (p. 748).

Mais si l’on parle de parcelles, la question n’est pas de les remettre en place, c’est qu’il en manquera. Le corps de mon ancêtre s’est décomposé, des parcelles de son corps se sont transformées en herbe ; la vache a mangé cette herbe ; le petit paysan a bu ces parcelles dans le lait, ces parcelles sont devenues son corps, et son corps a pourri à son tour. Beaucoup de parcelles manqueront. De sorte que Dieu ne peut pas faire cela avec les parcelles. Mieux vaut encore prouver comme précédemment :

Ainsi ils parlèrent de la vertu et de l’efficacité des sacrements chrétiens : du Baptême, dans lequel nous renaissons intégralement, âme et corps, pour la vie