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soit à dire, la raison est une : c’est afin de ramasser de l’argent. Quelle étrangeté ! Ce sentiment si naturel, si empreint au cœur de tout homme qui prie en s’adressant à Dieu : se souvenir des âmes, des êtres qui lui étaient proches, ce sentiment bon et sacré, la hiérarchie, en y touchant, en a fait quelque chose de stupide, de bas, de lâche. Viennent ensuite les considérations sur les prières de l’Église pour les morts :

1o Les défunts se divisent : en ceux pour qui il faut prier, et ceux pour lesquels il ne le faut pas (les non repentants, les obstinés) ;

2o On réfute les opinions de ceux qui disent qu’il n’est point besoin de prier pour ceux qui ont communié avant de mourir, parce qu’ils sont déjà saints ; et l’on prouve qu’il faut prier.

3o Le fait que Christ a dit que lui seul est l’intercesseur, n’empêche pas l’Église de prier ; c’est par lui qu’elle prie.

4o Les prières agissent toujours.

5o Le raisonnement précité de saint Augustin, que la prière est une sorte de rappel.

6o Certaines personnes ne peuvent être sauvées par la prière ; d’autres peuvent l’être.

7o L’Église prie le troisième jour (pour celui qui le troisième jour est ressuscité des morts) ; le neuvième (en souvenir des vivants et des morts), le quarantième (car le peuple a pleuré Moïse pendant quarante jours).