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La preuve des saintes Écritures. L’endroit où vont ces âmes s’appelle les ténèbres, la fournaise. Où se trouve cette gehenne ? tous ne sont pas d’accord ; mais dans l’enfer il y a différentes sections :

On peut donc supposer que l’enfer a pour les âmes ses demeures particulières, ses prisons et ses dépôts (iii Esdr., iv, 32, 33, 41), ses sections diverses, l’une se nommant enfer, une autre gehenne, une troisième tartare, une quatrième l’étang de feu. Au moins y a-t-il dans l’Apocalypse un endroit où l’enfer est distingué de l’étang de feu (xx, 13, 14).

Ces divers tourments, que les pécheurs endurent en enfer après le jugement particulier, ne sont pourtant pas des châtiments complets et ne laissant rien à attendre ; ce ne sont que les préliminaires de ces châtiments (p. 702).

Les preuves de la sainte Écriture.

§ 238. — 2o Possibilité, pour certains pécheurs, d’obtenir soulagement et même délivrance des châtiments de l’enfer, moyennant les prières de l’Église.

Au reste, en enseignant qu’après leur mort et leur jugement particulier tous les pécheurs passent également dans l’enfer, séjour de tristesse et d’affliction, l’Église orthodoxe professe que, pour ceux d’entre eux qui, avant de quitter la vie présente, firent pénitence, mais n’eurent pas le temps de porter des fruits dignes du repentir (comme la prière, la componction, le soulagement des pauvres, tous les actes inspirés par l’amour de Dieu et du prochain), il reste encore la possibilité d’obtenir un allègement de souffrance, et même le complet affranchissement des liens de l’enfer. Ce bienfait, les pécheurs peuvent l’obtenir, non point par leurs propres mérites ou par le repentir (car, après la mort et le jugement particulier, il n’y a plus