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grâce, indépendamment de l’état spirituel du pasteur et du croyant. À présent, il s’agit des saintes images qui sont les conducteurs de la puissance miraculeuse et que, par conséquent, il faut prier, mais qui ne sont pas divines par elles-mêmes. Quant à ces conducteurs, nous apprenons par la théologie que dans les trois premiers siècles « les païens reprochaient parfois aux chrétiens de n’avoir pas certaines images. » Ensuite nous apprenons que :

« L’un des conciles d’Espagne, celui d’Elvire (en 305) défend directement, par son trente-sixième décret, l’emploi des images dans les temples. » Mais, d’abord, ce décret fait incontestablement supposer qu’il y avait alors des images dans les temples. Ensuite il défendait de représenter sur les murailles des temples ce qui est pour les chrétiens un objet d’adoration (quod colitur et adoratur), c’est-à-dire, comme on le suppose, de peindre Dieu dans son essence, qui est invisible et qu’on ne saurait représenter. D’ailleurs il est vraisemblable que ce décret fut dicté par les circonstances où l’on se trouvait à cette époque en Espagne ; la persécution de Dioclétien sévissait dans toute sa fureur, et les païens, faisant souvent irruption dans les temples chrétiens, y insultaient aux images du Seigneur et de ses saints. Voilà ce qui fit adopter ce décret pour un temps (pp. 696, 697).

§ 207. — La rétribution des pécheurs : 1o leur punition dans l’enfer.

Les âmes des pécheurs passent, aussitôt après la mort de leur corps et le jugement particulier, dans un séjour de tristesse et d’affliction (p. 697).