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nous voyons la tradition elle-même, c’est-à-dire les extraits des saintes Écritures ; et ces extraits se contredisent mutuellement et ne sont liés entre eux que par des mots.

Comme je l’ai dit, au commencement, je croyais l’Église en possession de la vérité. Après avoir parcouru les soixante-quatorze pages de l’Introduction, et l’exposé de la manière dont l’Église enseigne les dogmes, et ce qu’il est dit de la non-compréhension de Dieu, malheureusement, je me suis convaincu de l’inexactitude de cette exposition, où sont introduits, par hasard, ou sciemment, des raisonnements faux.

Les raisonnements suivants sont faux :

1o Le dogme est la vérité absolue, et, en même temps, l’enseignement de ce que l’Église tient pour vérité ;

2o L’explication par les Prophètes, par les Apôtres, et par Jésus-Christ, de ce qu’est Dieu, n’est pas autre chose que la compréhension de Dieu.

Ces deux raisonnements sont entachés non seulement d’obscurité, mais de mauvaise foi.

Quelque sujet que j’expose, quelque convaincu que je sois de posséder indubitablement la vérité tout entière, en exposant le sujet, je ne puis faire autrement que de dire : « J’exposerai ceci et cela ; je crois que c’est la vérité, et voici pourquoi… » Mais je ne puis affirmer que tout ce que je dirai