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fait indépendant de la doctrine du Christ et n’est qu’une invention de la hiérarchie.

L’exposition du sacrement continue.

§ 240. — Côté visible du sacrement de l’Ordre, ses effets invisibles et sa non-répétition. Le côté visible du sacrement consiste à apposer les mains sur la tête, et à prononcer certaines paroles.

L’effet invisible du sacrement de l’Ordre, c’est, pour celui qui le reçoit, la communication réelle d’une grâce divine, correspondant à son ministère futur, la grâce de l’Ordre (p. 588).

L’importance du sacrement est la suivante :

« Si l’on réfléchit combien il est important de siéger, bien qu’on ne soit qu’un homme revêtu de chair et de sang, auprès de l’Être souverainement heureux et immortel, on verra clairement quel honneur daigna faire aux prêtres la grâce de l’Esprit. Ce sont eux qui consomment le Sacrifice, ainsi que tous les autres offices sublimes qui se rapportent à notre dignité et à notre salut. Ils vivent encore et agissent sur la terre, et cependant ils ont mission de disposer du céleste, et ils ont reçu un pouvoir que Dieu n’accorda ni aux Anges ni aux Archanges. »

« Qui donne la grâce de l’épiscopat ? Dieu ou l’homme ? C’est Dieu, répondrez-vous sans doute ; mais Dieu la donne par le ministère de l’homme. L’homme impose les mains, et Dieu verse la grâce ; le prêtre impose son humble main et Dieu bénit de sa main toute puissante ; l’évêque consacre au siège, et Dieu communique la dignité. »

Il faut observer que, quoique la grâce de l’Ordre soit unique, elle est pourtant communiquée par le sacrement à différents degrés : le diacre la reçoit au moindre