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en ses dogmes. Ici, c’est la même chose. On peut comprendre Dieu, imparfaitement, un peu. Comment peut-on le connaître « un peu », l’Église seule le sait, et tout ce qu’elle dira sur ce sujet sera la sainte vérité.

Dans la question dogmatique, il y avait une double définition du dogme : comme vérité absolue et comme enseignement. Il en résultait une contradiction : tantôt le dogme était une vérité immuable révélée dès le commencement, tantôt c’était un enseignement de l’Église, se développant peu à peu.

Dans la question de la compréhension, par laquelle on entend la science acceptée par la foi et transmise par l’Église, c’est l’auteur lui-même qui tombe dans la contradiction. On attribue au mot « compréhension » une double signification : la compréhension, et la connaissance acceptée sur la foi. Ni Jean Damascène, ni Philarète, ni Macaire, ne peuvent ignorer que la plus grande compréhension exige la plus grande clarté. Donc, l’affirmation qu’on m’enseigne ce qu’ont dit les hommes que l’Église appelle Prophètes, ne saurait être acceptée par la raison que l’on peut comprendre « imparfaitement » ce qui est compréhensible. C’est pourquoi ils remplacent la conception de la compréhension par celle du savoir, et ils disent ensuite que ce savoir est transmis par les Prophètes. Dès lors la question de la compréhension est tout à fait écartée. De sorte que si même les con-