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péchés de ses fidèles, au moyen de cet excédent qu’on ne sait déjà plus où mettre ; et les fidèles le paient, en échange, mais non plus avec quelque chose de mystérieux, avec de l’argent ! Et cette doctrine n’est pas discutée par notre théologie ; elle la corrige seulement. Avec ce fait que l’Église dispose de ce capital, et paie avec ce capital les péchés des hommes, qu’elle leur remet dans le sacrement de pénitence, notre hiérarchie est d’accord. La discussion est seulement en ceci : l’Église, ou son chef, peut-elle remettre arbitrairement les péchés, sans la pénitence du pécheur lui-même ?

Les catholiques disent oui ; nous autres, non. Sans doute ni l’une ni l’autre affirmation n’ont de sens, car il n’y a pas de sens humain dans la question elle-même. Mais dans ce cas, ainsi que dans plusieurs autres discussions avec les catholiques ou les protestants, notre hiérarchie a un caractère particulier de sottise, d’ignorance dans l’art de s’exprimer selon la loi de la logique. Ainsi, dans cette discussion, comme logique, les catholiques ont raison. Si l’Église peut absoudre par son pouvoir, comme l’Église est toujours sainte, pourquoi ne peut-elle pas absoudre des brigands, puisque, en effet, toutes les Églises le font ?

Passons maintenant au sacrement de l’Extrême-Onction.

§ 229. — Liaison avec ce qui précède ; idée de