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sachant que ce ne sont pas des faux mais des vrais.

D’où il résulte que :

« Aussi, tout ce qui nous est transmis par la Loi et les Prophètes, par les Apôtres et les Évangélistes, nous l’acceptons, nous le reconnaissons, nous le respectons, et nous ne cherchons rien au delà. Ainsi, Dieu qui sait tout et pourvoit à la conservation de chacun, nous a révélé tout ce qu’il nous est utile de savoir, et nous a caché ce que nous ne sommes point en état de comprendre. Nous nous contentons de cela, et nous y tenons, sans passer jamais les bornes éternelles, ni violer la tradition divine. » (Prov., xxii, 28.)

Mais s’il en est ainsi, nous nous demandons malgré nous : pourquoi ces Prophètes et ces Apôtres étaient-ils les véritables, et non les autres, — ceux qui sont tenus pour faux ?

Il appert que Dieu est incompréhensible, que nous ne pouvons pas le connaître, mais qu’il a transmis cette connaissance à certains hommes : aux Prophètes et aux Apôtres, que cette connaissance est conservée dans la sainte Tradition, et que c’est elle seule que nous devons croire, parce qu’elle seule est vraie. Elle est la sainte Église, c’est-à-dire les croyants en la Tradition, ceux qui observent la Tradition. C’était la même chose dans l’Introduction. Tous les longs raisonnements sur le dogme aboutissaient à ceci : que le dogme c’est la vérité parce qu’il est enseigné par l’Église, et que l’Église est formée des hommes unis par la foi