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La Pénitence, envisagée comme sacrement, est une action sainte, dans laquelle un pasteur de l’Église absout, par la puissance du Saint-Esprit, le chrétien qui se repent et se confesse de tous les péchés qu’il a commis après le Baptême, en sorte que celui-ci redevient innocent et sanctifié, tel qu’il sortit des eaux du Baptême (p. 505).

Au point de vue de l’Église, dans ce sacrement, ce n’est pas l’humilité avec laquelle le pénitent s’en approche qui est l’important, ce n’est pas l’examen de soi ; ce qui est important, c’est la purification seule des péchés que la hiérarchie donne par quelque pouvoir imaginaire. Je m’étonne même que l’Église ne supprime pas ce sacrement et ne le remplace pas par cette prière libératrice qu’elle a inventée et qu’elle prononce sur les morts : « Moi, indigne, par le pouvoir qui m’est donné, je te remets tes péchés. » L’Église ne voit que cette purification imaginaire extérieure, elle ne se soucie que d’elle, c’est-à-dire qu’elle ne voit que l’acte extérieur auquel elle attribue une signification salutaire. Ce qui se passe dans l’âme du pénitent ne l’intéresse nullement. S’il y a quelques explications, ajoutées postérieurement, sur la manière dont le pénitent doit s’approcher du sacrement, ce n’est qu’incidemment, et ce n’est pas une condition nécessaire pour qu’ait lieu la purification. Tout réside en cette purification imaginaire qu’a la hiérarchie en sa puissance. Il est prouvé que ce sacrement, comme les autres, a été institué