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Dans les trois sacrements salutaire de l’Église examinés jusqu’ici l’homme reçoit toute l’abondance des dons spirituels qui lui sont nécessaires pour pouvoir devenir chrétien, puis croître dans la piété chrétienne et parvenir au salut éternel. Le Baptême purifie le pécheur de tous ses péchés, du péché originel et des péchés volontaires, et l’introduit dans le royaume de grâce du Seigneur Jésus-Christ. L’Onction du Chrême lui communique des forces divines pour son affermissement et ses progrès dans la vie de la grâce. L’Eucharistie le nourrit d’un aliment divin et l’unit à la source même de la vie et de la grâce.

Mais comme, purifié de tout péché par le sacrement du Baptême, l’homme n’est pas affranchi des suites du péché originel et de la corruption héréditaire, savoir : dans l’âme, la flexibilité au mal, et dans le corps les maladies et la mort ; comme, même après le Baptême et une fois devenu chrétien, il peut pécher encore et très souvent (i Jean, viii, 8, 10), être atteint par des maladies, fort graves quelquefois, qui le mettent au bord de la tombe, il a plu à Dieu, en son infinie bonté, d’instituer dans son Église deux autres sacrements comme deux remèdes salutaires pour ses membres souffrants : le sacrement de la Pénitence qui guérit nos infirmités morales, et celui de l’Extrême-Onction qui étend ses effets salutaires jusque sur nos infirmités corporelles (pp. 504, 505).

Pourquoi seulement les infirmités ? Il a donc été dit que la rédemption a délivré les hommes du péché, des maladies et de la mort et que cette délivrance devient réelle par le sacrement de l’Onction. L’Extrême onction doit détourner la maladie et la mort. Mais la logique n’existe pas pour la théologie. L’Extrême onction, comme on le verra ensuite, agit contre les maladies et la mort, mais seulement un peu.