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communiquaient le Saint-Esprit aux croyants, non par le Baptême (dans lequel ces derniers ne renaissent ou ne sont créés de nouveau par l’Esprit que pour le moment même, et ne le reçoivent pas en eux pour toujours), mais par l’imposition des mains sur ceux qui avaient déjà reçu le Baptême ; 2o que par cette imposition des mains ils leur accordaient les dons ordinaires du Saint-Esprit, indispensables à tous ceux qui avaient été baptisés, et non point les dons extraordinaires, communiqués seulement à quelques-uns ; 3o que cette imposition des mains, jointe à la prière au Très-Haut d’envoyer le Saint-Esprit sur ceux qui recevaient le Baptême, constituait une opération mystérieuse séparée du Baptême ; enfin, 4o que ce sacrement, distinct du Baptême, est d’institution divine, parce que, dans toutes leurs paroles et leurs actions relatives à la propagation de la doctrine évangélique, les Apôtres étaient inspirés par le Saint-Esprit, qui leur enseignait toute vérité et les faisait ressouvenir de tout ce que le Seigneur Jésus leur avait commandé (Jean, xiv, 26 ; xvi, 13).

L’Apôtre saint Paul nous offre quelque chose d’analogue : « Il leur dit (aux disciples de Jean) : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit depuis que vous avez embrassé la foi ? » Ils lui répondirent : « Nous n’avons seulement pas entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit ». Et il leur dit : « Quel Baptême avez-vous donc reçu ? » Ils lui répondirent : « Le Baptême de Jean. » Alors Paul leur dit : « Jean a baptisé du Baptême de la pénitence, en disant au peuple qu’ils devaient croire en Celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. » Ce qu’ayant entendu ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Et, après que Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit descendit sur eux. » (Act., xix, 2-6) (pp. 412, 413).

La supercherie imaginée par l’Église pour persuader au troupeau que c’est le Christ qui a établi