Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/384

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prouvé que le sacrement de l’Onction du saint Chrême est établi par le Christ.

Voici les preuves :

i. — L’histoire évangélique atteste que notre Sauveur Jésus-Christ se proposa et promit d’accorder à ceux qui croiraient en lui l’Esprit-Saint… « Le dernier jour de la fête », dit l’Evangéliste saint Jean, Jésus se tenant debout disait à haute voix : Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive. Si quelqu’un croit en moi, il sortira des fleuves d’eau vive de son cœur, comme dit l’Écriture. « Ce qu’il entendait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui, car le Saint-Esprit n’avait pas encore été donné, parceque Jésus n’était pas encore glorifié. » (Jean, vii, 37, 39). Il est évident qu’il est ici question de ces dons du Saint-Esprit qui sont offerts, et par conséquent indispensables, en général, à tous ceux qui croient en Jésus-Christ, et non point de ces dons extraordinaires qui ne sont communiqués qu’à quelques-uns d’entre eux pour certains buts spéciaux (i Cor., xii, 29, etc.), bien qu’il n’y ait ici aucun indice du moyen visible par lequel seront accordés à tous les croyants ces dons indispensables du Saint-Esprit.

ii — Le livre des Actes des Apôtres raconte que, le Seigneur Jésus étant déjà glorifié, les apôtres accordèrent en effet le Saint-Esprit à ceux qui avaient foi en lui, et cela nommément par l’imposition des mains. C’est ainsi que nous lisons, par exemple, ce qui suit : « Les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole de Dieu, leur envoyèrent Pierre et Jean, qui, étant venus, firent des prières pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint-Esprit ; car il n’était point encore descendu sur aucun d’eux, mais ils avaient été seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors ils leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit. » (Act., viii, 14-17).

Ici nous voyons clairement : 1o que les Apôtres