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La grâce divine, indispensable, en général, pour la sanctification et le salut de l’homme, l’est, en particulier, pour sa foi et pour le commencement même de sa foi en Jésus-Christ Notre Seigneur (p. 310).

Les preuves de la sainte Écriture et le décret des conciles.

« Si quelqu’un dit que l’augmentation de la foi et son commencement, et même cette disposition à la foi par laquelle nous croyons en Celui qui justifie l’impie et demandons instamment la renaissance dans le sacrement du Baptême, sont en nous, non par un effet de la grâce, c’est-à-dire par l’inspiration du Saint-Esprit, qui mène notre volonté de l’incrédulité à la foi, de l’impiété à la piété, mais tout naturellement, un tel homme se montre adversaire des dogmes apostoliques. » (Dec., v.) (p. 315).

Le sens de ce décret, c’est que les croyants doivent reconnaître que l’impulsion vers la grâce ne peut s’opérer spontanément et ne se produit que par la grâce, c’est-à-dire par une action quelconque extérieure. Mais si notre volonté est dirigée extérieurement par le Saint-Esprit, alors de quel libre arbitre nous parlait la théologie, en disant : « Dieu veut sauver tous les hommes, mais il prévoyait que les uns sauraient mettre à profit leur libre arbitre et non les autres. » S’il veut sauver les hommes, il en est le maître, alors pourquoi ne les sauve t-il pas ?

§ 188. — La grâce divine, qui est indispensable à l’homme tant pour sa conversion à Christ que pour sa foi et pour le commencement de sa foi, ne lui est pas