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« Si quelqu’un prétend que Dieu, pour nous purifier de nos péchés attend notre volonté, et ne confesse pas que même la volonté de nous purifier est produite en nous par l’effusion et le concours de l’Esprit de Dieu, celui-là résiste au Saint-Esprit » (Dec. iv) (p. 308).

Il n’est pas permis de penser que Dieu attend notre désir de nous purifier, mais il faut croire que le Saint-Esprit, c’est-à-dire l’autre personne de ce même Dieu, produit ce désir d’être purifié. Mais si le bon vouloir est déjà passé, si je suis une créature de Dieu et que mon désir s’adresse à Dieu, il est évident qu’on ne peut admettre ce désir autrement que provenant de Dieu.

Tous ces aphorismes restent parfaitement incompréhensibles si l’on n’a pas en vue le but auquel ils tendent : remplacer l’aspiration au bien par les sacrements qui impriment la grâce. Plus loin on dit :

« Quiconque prétend que, par ses facultés naturelles, l’homme peut penser sainement ou choisir le bien pour le salut éternel, et consentir à recevoir la prédication qui sauve, c’est-à-dire l’Évangile, indépendamment de l’illumination et de l’inspiration du Saint-Esprit, se laisse abuser par un esprit d’hérésie (p. 308).

L’homme ne peut désirer rien de bon sans l’inspiration du Saint-Esprit. Mais l’inspiration du Saint-Esprit se communique par la grâce ; celle-ci par les sacrements, et les sacrements par la hiérarchie.

§ 187. — Nécessité de la grâce pour la foi et le commencement même de la foi, ou pour la conversion de l’homme au christianisme.