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ce dernier sens que même la grâce fait l’objet d’un enseignement dogmatique, (p. 292, 293).

Cette dernière subdivision renferme encore en soi trois « idées spéciales ».

1o La grâce est une force, une action particulière de Dieu dans l’homme ; ce qui ressort de ces paroles du Sauveur à l’Apôtre : « Ma grâce vous suffit, car ma puissance éclate dans la faiblesse », et de ce que dit saint Paul (Cor., xii, 9) : « Je prendrai donc plaisir à me glorifier de mes faiblesses, afin que la puissance de Jésus-Christ habite en moi. » Et ailleurs : « J’ai été fait le ministre (de l’Évangile) par le don de la grâce de Dieu, qui m’a été conférée par l’efficacité de sa puissance. » (Eph., iii, 7). « C’est aussi la fin que je me propose dans mes travaux, combattant par l’efficacité de sa vertu, qui agit puissamment en moi. » (Col., i, 29). « Il y a diversité de dons, mais il n’y a qu’un même esprit ; il y a diversité de ministères, mais il n’y a qu’un même Seigneur ; et il y a diversités d’opérations, mais il n’y a qu’un même Dieu qui opère tout en nous. » (i Cor., xii, 4-6), « À celui qui, par la puissance qui opère en nous, peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et tout ce que nous pensons, à Lui soit gloire dans l’Église par Jésus-Christ, dans la succession de tous les âges et de tous les siècles. Amen. » (Eph., iii, 20, 21). 2o Cette grâce nous est accordée gratuitement, à cause des mérites de Jésus-Christ, comme l’enseigne le même Apôtre : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la Rédemption qui est en Jésus-Christ. » (Rom., iii, 23, 24 ; comp. v, 15). « Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous eussions faites, mais à cause de sa miséricorde, par le baptême de la renaissance et par le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec une riche effusion par Jésus-Christ notre Sauveur. »