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doctrine de la théologie sur l’Église, qui n’est justifiée par rien, se réduit pour moi au désir de quelques hommes d’opposer aux autres doctrines — qui ont les mêmes prétentions et le même droit d’affirmer qu’elles sont dans le vrai — leur doctrine comme la seule vraie et sainte.

Or, jusqu’ici, je n’ai vu dans cette doctrine non seulement rien de vrai et de saint, mais même rien de raisonnable et de bon.

Les tentatives de ces théologiens, surtout de Khomiakov, de détruire la base de l’Église : l’infaillibilité de la hiérarchie, pour mettre à sa place la conception mystique de tous les croyants unis par l’amour, sont les dernières convulsions de cette doctrine de l’Église ; c’est l’étai qui fait effondrer le bâtiment.

En effet, il se produit ici une confusion extraordinaire.

La théologie, pour masquer son affirmation grossière que l’Église est une hiérarchie infaillible, se couvre de la définition mensongère de l’Église comme union de tous les croyants. Les nouveaux théologiens s’emparent de cette définition extérieure et fausse et, s’imaginant baser sur elle l’Église, détruisent l’appui essentiel de l’Église : l’infaillibilité de la hiérarchie. En effet, celui qui ne veut pas prendre la peine d’examiner les raisons de l’Église sur l’infaillibilité de la hiérarchie, n’a qu’à lire tout ce que la littérature protestante a