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comme la preuve que tous ceux qui s’intitulent leurs successeurs se reconnaissent comme successeurs du Christ.

ii. — C’est en particulier, que, en confiant aux Apôtres et à leurs successeurs le pouvoir d’enseigner, Il ordonna néanmoins qu’on le nommât lui seul le Docteur suprême, qui, par eux enseignait invisiblement les croyants, et dit en conséquence : « Celui qui vous écoute m’écoute, celui qui vous méprise me méprise. » (Luc, x, 16) (p. 211-272).

Ce passage avec ses renvois est extraordinaire. Je pensais que rien, dans la théologie, ne pouvait plus m’étonner, mais l’audace avec laquelle, en citant ce verset, on lui attribue une signification tout juste contraire à celle qu’il a, est stupéfiante.

Voici le verset, ou mieux vaut citer tout le passage. Matthieu, xxiii, 8, 9, 10 : « Mais vous, ne vous faites point appeler : Maître ; car vous n’avez qu’un Maître, qui est le Christ ; et pour vous, vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père, car vous n’avez qu’un seul Père : savoir celui qui est dans les cieux. Et ne vous faites point appeler docteurs : car vous n’avez qu’un seul docteur qui est le Christ. »

Ces mêmes versets — paroles prononcées contre ceux qui s’intitulent docteurs et pasteurs — sont unis à un autre (Luc, x, 16) qui n’a rien de commun avec eux ; et cela est donné comme preuve que ces mêmes docteurs qui se donnent ce titre, contraire-