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les premiers siècles du christianisme, ne s’attribuait jamais aucun pouvoir. On nommait les supérieurs, prêtres, évêques ; l’un et l’autre titres signifiaient la même chose et étaient une institution humaine différente selon le lieu et selon les gens. Tout cela ressort clairement des textes cités par la théologie.

Dans la partie troisième des preuves, ce sont tout simplement les saints Pères qui certifient que ce pouvoir fut donné à la hiérarchie par Christ lui-même. Ici seulement paraît la preuve que les hommes qui se sont attribué le pouvoir, affirment tout à fait arbitrairement qu’il leur a été transmis par Dieu, c’est-à-dire ce qu’affirme maintenant notre hiérarchie ou toute autre. Voici ce passage :

… Que les Pasteurs qui formaient cette classe particulière firent toujours remonter leur pouvoir à Jésus-Christ lui-même, en s’appelant successeurs des Apôtres, représentants du Sauveur même dans l’Église. Voici, par exemple, les paroles de saint Clément de Rome : « Ayant reçu une connaissance parfaite de l’avenir, les Apôtres ordonnèrent ceux que nous avons nommés (c’est-à-dire les évêques et les diacres), et en même temps ils posèrent comme règle qu’à leur mort ils seraient remplacés dans les fonctions de leur ministère par d’autres hommes éprouvés » — Ignace le Théophore : « Les évêques sont ordonnés dans toutes les contrées de la terre, selon la volonté de Jésus-Christ » — Saint Irénée : « Nous pouvons nommer ceux que les Apôtres ordonnèrent comme évêques dans les Églises, et leurs successeurs mêmes jusqu’à nous, qui n’ont jamais rien enseigné ni même vu de ce qu’imaginent les hérétiques. Car, si les Apôtres connurent des mystères secrets, qu’ils ne révélèrent qu’aux parfaits,