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en ces derniers jours par son propre Fils » (Hébreux, i, 1, 2 ; Sag., ix, 16, 19), et que ce Fils unique de Dieu, « manifesté ici-bas en chair (i, Timothée, iii, 16) nous a donné l’intelligence afin que nous connaissions le vrai Dieu » (i, Jean, v 20), puis a prêché sa doctrine par les Apôtres, après avoir envoyé sur eux « l’Esprit de vérité qui sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu ». (Jean, xiv, 17,18 ; i, Corinthiens, ii, 10 ). Enfin l’Écriture sainte affirme que, bien que « le Fils unique, qui est dans le sein du Père, « nous ait ainsi » donné la connaissance de ce Dieu que nul n’a jamais vu » (Jean, i, 18)… »

Je prie le lecteur de bien remarquer l’inexactitude de ce texte. Le vrai texte est celui-ci : « Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père est celui qui nous l’a fait connaître. » Mais nulle part il n’est dit que le Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous ait aussi donné la connaissance de ce Dieu :

« … Néanmoins, même maintenant, nous ne voyons l’Invisible que comme dans un miroir et dans des énigmes ; même maintenant nous ne concevons l’incompréhensible qu’imparfaitement. » (i, Corinthiens, xiii, 12.)

Ce texte est également inexact. Dans le texte cité, il n’est pas dit : « Même maintenant nous ne concevons l’incompréhensible qu’imparfaitement. » On ne trouve ni imparfaitement ni un mot de l’incompréhensible, on ne parle pas même de la connaissance de Dieu ; il y est question de la charité en général et de la connaissance humaine :

« Quand même je parlerais toutes les langues des