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C’est toute la seconde preuve. Il est impossible de ne pas remarquer ce phénomène étrange : dans l’exposition de la théologie, on choisit toujours parmi les évangiles, les mêmes textes vagues, qui sont donnés comme preuves de toutes les thèses possibles. Tels sont les textes : Matthieu, xxviii, 19 ; Luc, xxii, 19 ; Jean, xx, 23, et quelques autres. Ces textes reviennent des centaines de fois ; c’est sur eux que sont basés la trinité, la divinité du Christ, la rédemption, les sacrements et la hiérarchie.

La troisième preuve :

Il transmit ce même pouvoir aux saints Apôtres, comme Il l’avait reçu du Père : « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre ; allez donc et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. » (Matth., xxviii, 18,19). « Comme mon père m’a envoyé, je vous envoie aussi de même. Ayant dit ces mots, il souffla sur eux et leur dit : Recevez le Saint-Esprit ; les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. » (Jean, xx, 21, 23) (p. 247, 248).

Pour confirmer le pouvoir soi-disant donné, dans ce passage, les textes sont altérés. Le texte est cité ainsi : « Toute puissance m’a été donnée… ; allez donc et instruisez tous les peuples, etc. » Le vrai texte est celui-ci : Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc et instruisez tous les peuples. Avec le point, on ne peut pas dire qu’il a reçu la puissance, tandis qu’avec plusieurs