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toi, va, et reprends-le entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. Mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que tout soit confirmé sur la parole de deux ou trois témoins. Que s’il ne daigne pas les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il ne daigne pas écouter l’Église, regarde-le comme un païen et un péager. Je vous dis en vérité que tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel ; et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.

Il est évident qu’il n’est question ici d’aucun sacrement, c’est un conseil sur la manière d’aplanir les difficultés qui naissent entre les hommes. La mention de l’Église, qui n’existait pas au temps de Christ, permet de penser que ce texte a été ajouté postérieurement.

Par ces raisonnements la théologie prépare le lecteur au remplacement de la conception de l’Église, union de tous les croyants, par la conception de l’Église doctorale et sacerdotale.

Dans les pages qui suivent on parle déjà franchement de l’Église, non dans le sens d’union de tous les croyants, mais d’une Église particulière par son organisation et ses droits, excluant tous les autres croyants :

iii. — « Revêtus de la force d’en haut » (Luc, xxiv, 49) les saints Apôtres, suivant leur divine mission ; étant partis prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux et confirmant sa parole par les miracles qui l’ac-