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finition de l’Église comme union des croyants. Encore moins peut-on dire que cette définition comprend les sacrements, c’est l’Église qui y introduit l’un et l’autre. Supposons que la théologie ne s’en tienne pas strictement à sa définition et qu’elle expose la doctrine sur cette Église exclusive qui a le pouvoir d’enseigner et d’administrer les sacrements. Sur quoi est-ce basé ? On dit que Christ a fondé lui-même l’Église avec les prêtres, les sacrements du baptême, de l’eucharistie, de la pénitence ; on cite les chiffres des textes mais on ne cite pas les textes eux-mêmes. Voici ces textes :

Jean, xvii, 13 « Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses étant encore dans le monde, afin qu’ils aient ma joie accomplie en eux. » C’est la preuve que le Christ a établi l’unique société l’Église. Évidemment ce texte n’a rien de commun avec l’institution de l’Église.

Éph. iv, 11, 12 « Lui-même donc a donné les uns pour être apôtres, les autres pour être prophètes, les autres pour être évangélistes, et les autres pour être pasteurs et docteurs ; pour l’assemblage des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps de Christ. » Ces paroles de Paul, qui ne connut même pas Christ, sont attribuées à Christ.

Les autres textes ont été déjà cités. Mais il faut faire attention au texte qui prouve que Christ a institué le sacrement de la pénitence.

Matthieu, xviii, 15-18. « Si ton frère a péché contre