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Cela est déjà tout à fait faux. L’observation de Jean n’a pas pour but de prouver la divinité de Jésus-Christ, il ne parle que de la fidélité de Christ envers Dieu.

Le même Apôtre, au commencement de sa première Épitre, nomme Christ Notre Sauveur « La Parole de vie » (i, Jean, i, 1), « la vie éternelle, qui était dans le Père et qui est venue se montrer à nous. » (Ibid., 2) ; et à la fin de la même Épitre, il dit : « Nous savons encore que le Fils de Dieu est venu et qu’il nous a donné l’intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu et que nous soyons en son vrai Fils. C’est Lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle » (Ibid., v, 20) nommant ici vrai Fils de Dieu et vrai Dieu, Celui qu’il avait nommé auparavant la vie éternelle (p. 57).

Ce raisonnement dénote déjà la mauvaise foi. Les paroles : « C’est lui qui est le vrai Dieu », évidemment ne peuvent pas se rapporter au Christ, elles se rapportent à Dieu : voilà toutes les preuves des Évangiles.

Enfin dans l’Apocalypse, il cite plusieurs fois les paroles du Sauveur qui lui était apparu : « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le principe et la fin » (i, 10, 12, 17, 18 ; ii, 8 ; xxii, 12, 13), et il déclare que Christ est « le Prince des Rois de la terre » (i, 5), « le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs » (xix, 16) (p. 57).

Comme chacun peut le voir, même dans ces passages de l’Apocalypse, livre qui n’a aucun fondement pour expliquer la doctrine du Christ, il n’y a aucune indication sur la divinité du Christ. « Le