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nuées du ciel. » (Marc, xiv. 62). Alors le grand prêtre déchira ses vêtements en disant : Il a blasphémé ; qu’avons-nous plus besoin de témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème. Que vous en semble ? Ils répondirent : Il a mérité la mort. » (Matth, xxvi, 65-66). Et ayant conduit Jésus à Pilate, les Juifs lui dirent : « Nous avons une loi, et selon notre loi, Il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » (Jean, xix, 7) Ainsi notre Sauveur ne balança point à confirmer par sa mort le dogme de sa divinité (p. 55).

Devant le tribunal on demande de nouveau au Christ non s’il se reconnaît Dieu (il n’est même pas question de cela) mais Fils de Dieu, et Christ répond : « Je le suis » ; puis il parle de l’importance du Fils de l’homme, « assis à la droite de la majesté de Dieu, sur les nuées du ciel. » On le condamne parce qu’il se nomme « Fils de Dieu », et de tout cela on tire la preuve qu’il est Dieu. Tout le temps les Juifs accusent Christ de blasphème parce qu’il exhorte tous à reconnaître sa filiation divine, et se fait l’égal de Dieu. Christ répond tout le temps que le plus proche de Dieu c’est le Fils de Dieu, non lui, Jésus, mais le Fils de l’homme. C’est ce qu’il répète devant le tribunal, il est condamné pour cela ; et c’est la preuve qu’on nous donne qu’il se reconnaissait Dieu.

Considérant la divinité du Christ prouvée par lui-même, la théologie, plus loin, en voit la confirmation dans ce fait que Christ s’accorde, comme au Fils de l’homme, les attributs de la divinité. Comme preuve l’auteur cite les versets suivants :