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Dieu. C’est ce que signifient les paroles : Moi et mon Père nous ne sommes qu’un. Pour bien indiquer que ces paroles ne signifient rien d’autre, et afin qu’on ne leur donne pas une interprétation fausse, l’évangéliste ajoute aussitôt la compréhension grossière et mensongère des Juifs.

Ce passage qui nie nettement la divinité du Christ est ainsi raconté par l’évangéliste : Cette réponse irrita tellement les Juifs qu’ils « prirent des pierres pour le lapider » et lui dirent : « Ce n’est point pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais c’est à cause de ton blasphème, et parce que, étant homme, tu te fais Dieu. » (Jean, x, 31-33.)

De ce passage la théologie dit :

Et pourtant, même alors, le Sauveur, loin de faire remarquer aux Juifs qu’il ne se reconnaît pas Dieu, comme ils le pensaient, se mit à insister avec plus de force sur cette idée, en se nommant directement Fils de Dieu, inséparable du Père (p. 54-55).

Comment pouvait-il se nommer ainsi pour leur montrer qu’il ne se considérait pas comme Dieu, mais fils de Dieu, ce qu’il enseignait que tous les hommes doivent être ? Voici tout ce passage :

« Alors les Juifs prirent encore des pierres pour le lapider. Jésus leur répondit : J’ai fait devant vous plusieurs bonnes œuvres de la part de mon Père : pour laquelle me lapidez-vous ? » Les Juifs lui répondirent : Ce n’est point pour une bonne œuvre