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offrir, et en même temps son ascension dans le ciel (Hebr., ix, 11, 12, 24).

3o La loi : non seulement cérémonielle, mais même morale et civile. L’Apôtre nomme la loi, en général, « le conducteur » qui nous mène « à Jésus-Christ » (Gal., iii, 24). En effet, la loi cérémonielle menait à Christ, comme nous l’avons déjà remarqué, en ce qu’elle figurait les faits du Nouveau Testament, et, par ses sacrifices, indiquait aux Juifs le sacrifice du Christ (Hébr., x, 1). La loi morale menait à Christ en ce que, par ses dispositions sublimes et détaillées, que les Juifs ne pouvaient pas remplir, en conséquence du péché originel, elle leur découvrait leur état de péché : « Car la loi ne donne que la connaissance du péché » (Rom., iii, 20), les amenait à reconnaître leur impuissance morale et réveillait en eux un ardent désir du Rédempteur, ce que professa avec tant d’énergie le saint apôtre Paul, juif issu de juif, devenu chrétien : « Nous savons que la loi est spirituelle ; mais, pour moi, je suis charnel, étant vendu pour être assujetti au péché… Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je hais. Si je fais ce que je ne veux pas, je consens à la loi et je reconnais qu’elle est bonne. Ainsi ce n’est plus moi qui fais cela, mais c’est le péché qui habite en moi. Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? — Ce sera la grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur. (Rom., vii, 14-17, 24, 25). Enfin la loi civile menait à Christ en ce que, menaçant de mort pour l’infraction de presque chaque commandement de cette loi (Ex., xxi, 15, 23-25 ; xxxi, 14 ; xxxii, 19, 20 ; Deut., xiii, 5-10 ; xv, 16 ; xvii, 2-5 ; xix, 16-21 ; xxi, 18-21 ; xxvii, 16 et aut.) et tenant ainsi les Juifs constamment dans la crainte, sous le joug d’une nouvelle servitude. » (Gal., v, 1), elle leur faisait désirer avec plus d’ardeur encore que le Rédempteur vint plus tôt sur la terre, et que « la loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ », les délivrât de « la loi du péché et de la mort » (Rom., viii, 2) (pp. 33-35).