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veux l’amour, et il n’y en a plus. Alors tout est fini », répéta-t-elle de nouveau. « Il faut en finir… Mais comment ? » se demanda-t-elle s’asseyant devant le miroir.

Mille pensées s’agitaient en son esprit : où irait-elle maintenant, chez la tante qui l’avait élevée, chez Dolly ou seule à l’étranger ? Que fait-il seul maintenant dans son cabinet ? Est-ce la querelle définitive ou la réconciliation est-elle possible ? Que diront d’elle maintenant ses anciennes connaissances de Pétersbourg ? Que pensera Alexis Alexandrovitch ? Ces pensées et d’autres encore concernant ce qu’elle deviendrait après la rupture, lui venaient en tête. Mais elle ne s’y adonnait pas de toute son âme.

Une seule pensée vague, indéfinissable, emplissait son âme sans qu’elle pût la saisir.

Se rappelant encore une fois Alexis Alexandrovitch, elle se souvenait de l’épisode de sa maladie, après ses couches, et de la pensée qui alors ne la quittait pas, et qu’elle exprimait par ces paroles : Pourquoi ne suis-je pas morte ?

Soudain elle comprit ce qui se passait dans son âme. Oui, c’était la solution de tout. Oui, oui, mourir ! « La honte d’Alexis Alexandrovitch et de Serge, mon déshonneur, la mort couvre tout ! Mourir ! Alors il se repentira, regrettera, aimera, souffrira pour moi ! »

Elle était assise sur une chaise, ôtant et remet-