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— Oui, oui, fit sombrement Lévine. Mais tu l’as remarqué ?

— Non seulement moi, mais Stiva m’a dit après le thé : Je crois que Veslovski fait un petit brin de cour à Kitty.

— Alors me voilà tranquille… je vais le chasser, dit Lévine.

— Es-tu fou ? s’écria Dolly avec terreur. À quoi penses-tu, Kostia ? Remets-toi, dit-elle en riant… Maintenant tu peux aller trouver Fanny, dit-elle à Macha. — Je t’en prie, laisse-moi parler à Stiva : il l’emmènera ; on peut lui dire qu’on attend du monde. En général, il n’est pas pour notre compagnie…

— Non, non, je m’en chargerai moi même.

— Mais tu te fâcheras avec lui.

— Non, cela m’amusera, dit Lévine les yeux brillants et gais. — Allons, Dolly, pardonne-lui, elle ne le fera plus, dit-il, montrant la petite criminelle qui n’allant pas chez Fanny, debout près de sa mère, attendait et cherchait son regard.

Sa mère la regarda. La fillette se jeta dans ses bras en sanglotant, et Dolly appuya sur sa tête sa main maigre et blanche.

« Il n’y a rien de commun entre lui et nous », pensa Lévine se mettant en quête de Veslovski.

En traversant le vestibule il donna l’ordre d’atteler la calèche pour partir à la gare.