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tion. De plus, Varenka, l’amie que Kitty s’était faite à l’étranger, fidèle à sa promesse de venir chez elle quand elle serait mariée, passait l’été chez son amie. Tous ces hôtes étaient des parents ou des amis de sa femme, et bien que Lévine les aimât tous, il regrettait un peu les vrais Lévine, étouffés par « l’élément Stcherbatzkï », comme il disait. Parmi ses parents il n’avait chez lui, cet été-là, que Serge Ivanovitch, et encore celui-ci était-il plus Koznichev que Lévine ; de sorte que l’esprit des Lévine était complètement anéanti.

La maison de Lévine, déserte si longtemps, abritait maintenant tant d’hôtes que presque toutes les chambres étaient occupées ; chaque jour, en se mettant à table, la vieille princesse devait compter les convives afin d’éviter d’être treize à table, et elle installait à une table à part, en cas de nécessité, un de ses petits-fils ou une de ses petites-filles. Kitty, qui s’occupait beaucoup du ménage, mettait tous ses soins à faire une ample provision de poulets, de dindes et de canards pour satisfaire l’appétit des invités et des enfants excité par l’air de la campagne.

La famille était à table ; les enfants de Dolly avec leur gouvernante et Varenka projetaient d’aller chercher des champignons, lorsqu’au grand étonnement de tous, Serge Ivanovitch, que tous respectaient et vénéraient presque, pour son intelligence et sa science, témoigna du désir d’être de la partie.