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— Eh bien, dans une semaine.

— On croirait qu’il devient fou !

— Non, pourquoi pas ?

— Mais, voyons, et le trousseau ? objecta la mère souriant joyeusement à cette hâte.

« Est-ce qu’il faut un trousseau et tout le reste ? » pensa Lévine avec horreur. « Cependant, ni le trousseau, ni la bénédiction, ni tout le reste ne peut troubler mon bonheur. Rien ne peut l’altérer ! »

Il regarda Kitty et remarqua qu’elle n’était nullement choquée de l’idée du trousseau.

« Alors, c’est nécessaire, » pensa-t-il.

— Je n’y entends absolument rien, je n’ai fait qu’exprimer mon plus ardent désir, dit-il en s’excusant.

— C’est bon ! nous réfléchirons à cela ! Pour l’instant, occupons-nous de la bénédiction et annonçons la nouvelle.

La princesse s’approcha de son mari, l’embrassa et voulut s’en aller. Mais il la retint, l’étreignit et, tendrement, comme un jeune amoureux, l’embrassa plusieurs fois en souriant.

Le vieux prince, évidemment, était momentanément gêné et ne savait plus au juste si c’étaient eux qui étaient de nouveaux amoureux ou si c’était leur fille.

Quand le prince et la princesse se retirèrent, Lévine s’approcha de sa fiancée et lui prit la main.